La DS Coupé de Neyret ….. un superbe prototype !

par J-F. Pierre, avec la participation de B. et V. Jammes

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Après d’excellents débuts dans les rallyes du championnat de France en 1966, la DS 21 montre dès l’année suivante qu’il lui sera de plus en plus difficile de briguer des places d’honneur au scratch, face à une concurrence qui progresse très vite. Qui plus est en groupe 1 elle doit faire face à de nouvelles et redoutables concurrentes, en tête desquelles la R 8 Gordini 1300. Dans ce contexte Robert Neyret ne voyant pas le Service Compétition Citroën travailler sur une réelle évolution du véhicule se lance dans une remarquable initiative de faire fabriquer, par le carrossier Grenoblois Chalmette, un prototype sur une base de DS 21. Raccourcie de 60 cm (davantage que les modèles qui suivront), elle fait l’objet d’une cure d’allègement extrême : carrosserie en alu dont tous les accessoires ont disparu, vitres en plexi, intérieur spartiate avec tableau de bord spécial, elle ne pèse que 850 kg (soit 500 de moins qu’une DS de série) ! Jamais une autre DS prototype ne s’approchera de ce poids plume. L’allure en est un peu déroutante , mais la face avant reprend bien les lignes de la DS.


Photo D. & Ph Wambergue
Le capot s’ouvre vers l’avant et dégage parfaitement la mécanique. Pour doper la mécanique, la solution la plus simple résidait dans le montage d’un compresseur, car aucun autre développement du moteur de série n’a été entrepris à cette époque ni par le Service Compétition, ni par l’usine. Le compresseur sera un modèle Bertin débrayable que l'équipage mettait en action uniquement pour les épreuves spéciales, grace à un interrupteur placé sur le tableau de bord. La puissance passait ainsi de 110 à 150 ch. Par rapport à une DS 21 GR 1, le rapport poids-puissance passe de 12,2 à 5,7 kg/ch ! On est proche de celui d’une berlinette Alpine 1300….

La carrière de cette voiture débute au printemps 1968 à l’occasion du rallye de Lorraine. Puis elle court à la Ronde Cévenole (abandon) et sur le circuit de Magny Cours. Elle est ainsi immortalisée le 14 Juillet dans le sillage de la Matra 630 de Servoz-Gavin qui décrochera le record du tour sur le circuit nivernais.

Photo D. & Ph Wambergue

Vient ensuite la Coupe des Alpes en septembre, une épreuve taillée pour la voiture et son pilote.Grâce à Michelin, le coupé est équipé de jantes larges RR chaussées en pneus Racing de 23x15 à l’avant et de 20x15 à l’arrière. Après d’excellents chronos dans les deux premières épreuves spéciales (et proches de ceux de la Lancia de Trautmann qui terminera 3 ème), Robert Neyret est malheureusement victime d’un accident avec une camionnette des PTT à l’entrée de Dignes. Le beau coupé termine là sa course, très sérieusement endommagé.
René Cotton prend alors la décision de faire reconstruire la voiture. Cela prendra près d’un an, et c’est à la Coupe des Alpes 1969 que la voiture réapparait.


Photo B. Bretin
Pour ce rallye, elle était pilotée par J.C. Syda, ami et navigateur occasionnel de R. Neyret qui pilotait lui un coupé usine, moins performant que son prototype, identique à celui avec lequel il a remporté le rallye du Maroc quelques mois plutôt. J.C Syda ne rejoignit malheureusement pas l'arrivée à cause d'un problème de frein.

La voiture est ensuite vendue à un concessionnaire Citroën à Marrakech, puis aux frères Wambergue. Ils la feront beaucoup courir dans les années 70-72 et en garderont un souvenir ému, tant la voiture était performante et agréable à conduire. Il s’en est fallu de peu que Philippe Wambergue n’emporte à son volant le rallye Neige et Glace…. La voiture fut ensuite revendue, depuis on a perdu sa trace. Peut-être survit-elle quelque part, l’avis de recherche est lancé !


Photo D. & Ph Wambergue

Photo B. Jammes

La voiture fut ensuite revendue, depuis on a perdu sa trace. Peut-être survit-elle quelque part, l’avis de recherche est lancé ! Nous contacter

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